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LA VIE ET LA MORT DES FÉES

damante elle-même ; et cette course héroïquement amoureuse le met à la merci du magicien. De même Roland va chez Atlante, parce qu’une apparition lui montre sa chère Angélique enlevée par un cavalier, et que, pour la délivrer, il se lance à sa poursuite, jusque dans le palais fatal. Il ne s’agit que de mirages. Tous les enchantements d’Atlante sont destinés à s’anéantir. Le Paladin Astolphe sera le libérateur des prisonniers ; il commence par être victime du magicien : comme il est descendu de cheval, et se penche vers une fontaine, afin d’apaiser sa soif, il aperçoit un paysan qui vole son cheval. C’est assez pour qu’il oublie sa soif et la malencontreuse fontaine. Il se précipite sur les traces du paysan, mais celui-ci franchit le seuil du palais pour disparaître, et le lecteur devine en cet événement une autre ruse d’Atlante. La grande habileté du magicien, c’est de tirer du penchant même de chaque homme le piège qu’il veut lui tendre, et personne ne résiste à ce jeu. Le pauvre Astolphe explore vainement les salles du palais enchanté. Fort heureusement, il porte sur lui un livre qui lui fut donné par une fée, et il y trouve décrits le palais fantastique, les inventions du magicien, et le moyen d’en triompher. Au seuil du palais, sous une pierre, gît, caché, l’esprit de ces enchantements ; si la pierre est soulevée, les enchantements seront anéantis, le beau palais s’évanouira. D’abord, le magicien n’est pas en peine de se défendre, et son procédé ne varie guère, mais il le retourne avec une habileté pleine de ressources, et qui fournit à la verve du poète un nouveau sujet de s’exercer. Roger, Roland cherchaient toujours leur belle et son ravisseur, et, naturellement, ils ne les rencontraient pas, lorsque, par un