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LA VIE ET LA MORT DES FÉES

toujours l’authentique Petit Poucet à ces êtres comme lui minuscules ; et le Génie Bonhomme, enseignant à deux étourdis la belle morale du travail, est moins aimable que la tante Colette du Nuage rose, à laquelle George Sand confie une semblable mission.


III

MERLIN, VIVIANE ET LA LÉGENDE DE L’ÂME HUMAINE,
D’APRÈS EDGAR QUINET


Edgar Quinet, empruntant à la féerie médiévale deux de ses personnages les plus fameux, Merlin et Viviane, pour leur faire incarner toute une philosophie, achève en 1860 un immense ouvrage, dont il déclare qu’en aucun autre il ne mettra jamais autant de lui. Le livre s’appelle Merlin l’Enchanteur. À l’époque où il parut, le délicat écrivain Montégut, qui faisait alors fonction de critique à la Revue des Deux-Mondes, jugea que, même s’il était mauvais, la tentative resterait belle et digne de toutes louanges. Ce jugement nous indique, semble-t-il, que le goût personnel de Montégut s’était senti troublé par la lecture de Merlin l’Enchanteur. Quinet y avait imprimé les défauts d’une génération littéraire, trop vivante alors pour qu’il fût possible au critique de se croire impartial en l’étudiant. L’auteur nous avertit qu’il voit en ce Merlin la légende de l’âme humaine jusqu’à la mort et au delà de la mort. C’est un essai d’histoire idéale, nous explique Montégut. Un essai d’histoire idéale ! Quel beau