Page:Félix-Faure-Goyau - La vie et la mort des fées, 1910.djvu/99

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
87
LES FÉES DANS L’ÉPOPÉE CAROLINGIENNE

de fleurs et d’étoiles, mais, quelle que soit la malicieuse bonté du héros de Shakespeare, je ne suis pas sûre qu’il ne faille mettre au-dessus de cette conception celle de notre antique Obéron, du cher petit roi-fée de la légende carolingienne, si pur, si austère, si doux, d’une si vaste indulgence pour ceux qu’il aime, qu’il aime tant et si bien ! Huon aime Obéron comme un jeune étourdi peut aimer ; Obéron aime Huon comme aime un maître, un sage, je dirais presque un saint ; et si le moyen âge n’avait si longuement médité sur la vie des saints, il n’aurait sans doute pas donné de si beaux traits à son rêve profane.