pation ? Tu avais donc plus à craindre que ce peuple même captif à qui tu te rendais redoutable.
Pisistrate. — Je l’avoue franchement, la tyrannie ne me donnait aucun vrai plaisir : mais je n’aurais pas eu le courage de la quitter. En perdant l’autorité, je serais tombé dans une langueur mortelle.
Solon. — Reconnais donc combien la tyrannie est pernicieuse pour le tyran, aussi bien que pour les peuples : il n’est point heureux de l’avoir, et il est malheureux de la perdre.
XIII
SOLON ET JUSTINIEN
Justinien. — Rien n’est semblable à la majesté des lois romaines. Vous avez eu chez les Grecs la réputation d’un grand législateur ; mais si vous aviez vécu parmi nous, votre gloire aurait été bien obscurcie.
Solon. — Pourquoi m’aurait-on méprisé en votre pays ?
Justinien. — C’est que les Romains ont bien enchéri sur les Grecs pour le nombre des lois et pour leur perfection.
Solon. — En quoi ont-ils donc enchéri ?
Justinien. — Nous avons une infinité de lois