bientôt toute la Grèce, la Macédoine, toutes les îles, l’Égypte, l’Asie, tombèrent à vos pieds ; et vous aviez encore bien de la peine à souffrir que les Parthes et les Arabes fussent libres. Le monde entier était trop petit pour ces Romains qui, pendant cinq cents ans, avaient été bornés à vaincre autour de leur ville les Volsques, les Sabins et les Samnites.
XL
LUCULLUS ET CRASSUS
Lucullus. — Jamais je n’ai vu un souper si délicat et si somptueux.
Crassus. — Et moi je n’ai pas oublié que j’en ai fait de bien meilleurs dans votre salle d’Apollon.
Lucullus. — Point ; je n’ai jamais fait meilleure chère. Mais voulez-vous que je vous parle d’un ton libre et gai ? ne vous en fâcherez-vous point ?
Crassus. — Non j’entends la raillerie.
Lucullus. — Quoi ! un souper pendant lequel nous avons eu une comédie atellane, des pantomimes, plusieurs parasites bien affamés et bien impudents, qui par jalousie ont pensé se battre : c’est une fête merveilleuse !
Crassus. — J’aime le spectacle, et je sais que vous l’aimez aussi ; j’ai voulu vous faire ce plaisir.