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Cicéron. — Non ; j’ai laissé mon éloquence en passant les ondes du Styx. Mais la postérité saura que je vous ai fait tout ce que vous avez été, et que c’est vous qui m’avez fait mourir pour flatter la passion d’Antoine. Mais ce qui me fâche le plus est que votre lâcheté, en vous rendant odieux à tous les siècles, me rendra méprisable aux hommes critiques : ils diront que j’ai été la dupe d’un jeune homme qui s’est servi de moi pour contenter son ambition. Obligez les hommes mal nés, il ne nous en revient que de la douleur et de la honte.




XLVII

SERTORIUS ET MERCURE


Les fables et les illusions font plus sur la populace crédule que la vérité et la vertu


Mercure. — Je suis bien pressé de m’en retourner vers l’Olympe ; et j’en suis fort fâché, car je meurs d’envie de savoir par où tu as fini ta vie.

Sertorius. — En deux mots je vous l’apprendrai. Le jeune apprenti et la bonne vieille ne pouvaient me vaincre. Perpenna, le traître, me fit périr ; sans lui j’aurais fait voir bien du pays à mes ennemis.

Mercure. — Qui appelles-tu le jeune apprenti et la bonne vieille ?

Sertorius. — Hé ! ne savez-vous pas ? c’est