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la répudier, selon les lois, quand elle eut une mauvaise conduite. Enfin il fallait au moins t’élever au-dessus des importunités d’une femme. De plus, elle était morte et tu étais libre quand tu laissas l’empire à ton fils. Tu as reconnu le naturel léger et emporté de ce fils ; il n’a songé qu’à donner des spectacles, qu’à tirer de l’arc, qu’à percer des bêtes farouches, qu’à se rendre aussi farouche qu’elles, qu’à devenir un gladiateur ; qu’à égarer son imagination, allant tout nu avec une peau de lion comme s’il eût été Hercule ; qu’à se plonger dans des vices qui font horreur, et qu’à suivre tous ses soupçons avec une cruauté monstrueuse. Ô mon fils, cesse de t’excuser ; un homme si insensé et si méchant ne pouvait tromper un homme aussi éclairé que toi, si la tendresse n’avait point affaibli ta prudence et ta vertu.




LI

HORACE ET VIRGILE


Caractères de ces deux poètes


Virgile. — Que nous sommes tranquilles et heureux sur ces gazons toujours fleuris, au bord de cette onde si pure, auprès de ce bois odoriférant !

Horace. — Si vous n’y prenez garde, vous allez faire une églogue. Les ombres n’en doivent point faire. Voyez Homère, Hésiode, Théocrite : couron-