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Page:Fénelon - De l’éducation des filles. Dialogues des morts.djvu/359

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ments qui l’accompagnent. Le temple qui est à la main droite a un portail orné de quatre grandes colonnes de l’ordre corinthien, avec un fronton et des statues. Autour de ce temple on voit des festons pendants : c’est une fête que j’ai voulu représenter suivant la vérité de l’histoire. Pendant qu’on emporte Phocion hors de la ville vers le bûcher, tout le peuple en joie et en pompe fait une grande solennité autour du temple dont je vous parle. Quoique ce peuple paraisse assez loin, on ne laisse pas de remarquer sans peine une action de joie pour honorer les dieux. Derrière ce temple paraît une grosse tour très haute, au sommet de laquelle est une statue de quelque divinité. Cette tour est comme une grosse colonne.

Parrhasius. — Où est-ce que vous en avez pris l’idée ?

Poussin. — Je ne m’en souviens plus : mais elle est sûrement prise dans l’antique, car jamais je n’ai pris la liberté de rien donner à l’antiquité qui ne fût tiré de ses monuments. On voit aussi auprès de cette tour un obélisque.

Parrhasius. — Et l’autre temple, n’en direz-vous rien ?

Poussin. — Cet autre temple est un édifice rond, soutenu de colonnes ; l’architecture en paraît majestueuse et singulière. Dans l’enceinte on remarque divers grands bâtiments avec des frontons. Quelques arbres en dérobent une partie à la vue. J’ai voulu marquer un bois sacré.

Parrhasius. — Mais venons au corps de la ville.

Poussin. — J’ai cru devoir y marquer les divers temps de la république d’Athènes : sa première