Page:Fénelon - De l’éducation des filles. Dialogues des morts.djvu/398

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Bayard. — Si le roi ne le méritait pas, la France entière le méritait. La dignité même de la couronne, dont vous êtes un des héritiers, le méritait. Vous vous deviez à vous-même d’épargner la France, dont vous pouvez être un jour roi.

Bourbon. — Eh bien ! j’ai tort, je l’avoue ; mais ne sais-tu pas combien les meilleurs cœurs ont de peine à résister à leur ressentiment ?

Bayard. — Je le sais bien ; mais le vrai courage consiste à y résister. Si vous connaissez votre faute, hâtez-vous de la réparer. Pour moi, je meurs ; et je vous trouve plus à plaindre dans vos prospérités, que moi dans mes souffrances. Quand l’empereur ne vous tromperait pas, quand même il vous donnerait sa sœur en mariage et qu’il partagerait la France avec vous, il n’effacerait point la tache qui déshonore votre vie. Le connétable de Bourbon rebelle, ah ! quelle honte ! Écoutez Bayard mourant comme il a vécu, et ne cessant de dire la vérité.




LXIII

HENRI VII ET HENRI VIII D’ANGLETERRE


Funestes effets de la passion de l’amour dans un prince


Henri VII. — Eh bien, mon fils, comment avez-vous régné après moi ?