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d’Anjou. Henri IV, au contraire, a mieux valu que le roi de Navarre.

Henri III. — Vous croyez donc que je n’ai point ouï parler de la duchesse de Beaufort, de la marquise de Verneuil, de la… Mais je ne puis les compter toutes, tant il y en a eu.

Henri IV. — Je n’en désavoue aucune, et je passe condamnation. Mais je me suis fait aimer et craindre : j’ai détesté cette politique cruelle et trompeuse dont vous étiez si empoisonné, et qui a causé tous vos malheurs ; j’ai fait la guerre avec vigueur ; j’ai conclu au dehors une solide paix ; au dedans j’ai policé l’État, et je l’ai rendu florissant ; j’ai rangé les grands à leur devoir, et même les plus insolents favoris, tout cela sans tromper, sans assassiner, sans faire d’injustice, me fiant aux gens de bien, et mettant toute ma gloire à soulager les peuples.




LXIX

HENRI IV ET LE DUC DE MAYENNE


Les malheurs font les héros et les bons rois


Henri. — Mon cousin, j’ai oublié tout le passé, et je suis bien aise de vous voir.

Le duc. — Vous êtes trop bon, sire, d’oublier mes fautes ; il n’y a rien que je ne voulusse faire pour en effacer le souvenir.