Page:Féret - L’Arc d’Ulysse, 1919.djvu/146

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Quand le Duc pour danser s’avance, quel brocard
Ne s’émousse au plastron de sa grâce ancienne ?
Hors des basques l’épée en verrouil, avec art
Il tend, sous un flot de vieille valencienne,
Ses doigts bleus de saphirs à la patricienne
De brocart.

La dame alors fait signe aux pages de la Jupe
Qui haussent la grand’ queue au rythme du ballet.
La danse est grave et lente où sa jampe s’occupe.
Le désir fait serment de très humble valet.
Quel diadème ! Ophir tremble aux rubis balais
De sa buppe.

La vieille France en hauts talons cambre les reins.
Le fin tricorne, aux airs de la flûte traverse
Vire et bat les deux temps scandés au tambourin.
Cependant qu’une belle aux lèvres peintes, perce
Charnellement des yeux le cavalier adverse,
Qui l’étreint.

Les Robes de parade à belle aune étalées
— Lampas d’orgueil sertis de perles sur le pan —
Et la lente Pavane à travers les allées,
Ce sont les pas comptés de Monseigneur le Paon,
Les gloires que la roue en pierrerie épand,
Ocellées.