Page:Féret - L’Arc d’Ulysse, 1919.djvu/26

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Elle annonçait la trêve et criait les consignes.
D’un rire rauque, aigu comme un hennissement,
L’archer dans l’air joyeux dispersant son tourment,
Dévalla des coteaux alors plantés de vignes.

L’innocence de l’air riait dans les roseaux.
Et la Cambrie en lui se tut, diminuée
Par l’ombre ardente, où claire et chastement nouée,
Une fille chantait en tournant ses fuseaux.

La Normande asservit sous sa grâce limpide
La voix d’airain et les yeux noirs de l’étranger,
Qui garda de la guerre au milieu des bergers
Un nom anglais sonore et sa face intrépide.

III

Le long corps du Gallois nourrit l’herbe et les joncs.
Puis les tours, dont Richard bâtit l’orgueil revêche,
Croulèrent, pans de murs troués de larges brèches.
La race du vaillant survécut au Donjon.

Elle dure en des fils anxieux, que tourmente
Le dérisoire honneur du grand Arc lumineux
Dans leur main secourable et indigente. En eux
La brumeuse patrie appelle et se lamente.