Page:Féret - L’Arc d’Ulysse, 1919.djvu/45

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Lave aux pleurs ton âme des boues.
Sur ce tombeau numéroté
Sculpte, aux traits du fier qu’on bafoue,
La magnifique humilité.

Souffrir, c’est tout l’Art, Oscar Wilde.
Il moule ses masques aux plis
Tragiques sur les faces pâles d’ ?
Angoisse ; et, s’il lui plaît, élit
Villon, voleur, in vinculis ;
Et tendrement baise à sa joue
Le mau hâle, et — pendu — la moue.
À ses élus la volupté
Des hauts gibets, et sur la roue
La magnifique humilité !

Envoi.

Par dessus le mur écoutez
L’affre des rameaux dévastés,
Comme une vie où le vent froue !
Ô douleurs captives, Beauté
D’homme et d’arbre, où la mort dénoue
La magnifique humilité.

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