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LE CARDINAL DU PERRON

ger ; et il se reconnaissait mission pour les avertir : « Lesquels, disait-il, si je ne puis réveiller par mes advertissements, au moins la postérité me sera témoin de n’avoir manqué en une occasion si pressanté…, car je suis persuadé que c’est une des fins pour lesquelles Dieu m’a élevé sur le trône, afin que, parlant d’un lieu plus haut pour la défense de l’honneur de Dieu, qui est vilipendé en ses lieutenants, je sois plus aisément entendu j. »

La royale réfutation parut à Londres, cette même année, sous ce titre emphatique : Déclaration du sérénissime roi Jacques I y roi de la Grande-Bretagne, France et Irlande, défenseur de la foi pour le droit des rois et indépendance de leurs couronnes contre la Harangue de V illustrissime cardinal du Perron, prononcée à la chambre du tiers-état. Au milieu de l’emphase, perce une prétention ridicule : Jacques osait encore se qualifier de roi de France !

L’ouvrage était écrit en français. Bien que cette langue, au dire du ministre protestant du Moulin, fût très-familière au roi, celui-ci, néanmoins, voulut confier à celui-là son œuvre pour que le style en fût retouché ; mais le fond du livre devait faire foi du « savoir exquis » de l’auteur et « de la vigueur de son esprit incomparable, lequel après le travail des grandes affaires il récrée par l’étude des choses saintes, divisant son esprit entre l’étude sérieuse et la sage conduite de ses royaumes 2. »

Le théologien d’outre Manche contestait, en les expliquant dans un autre sens, la plupart des assertions historiques de la Harangue, trouvait mal assises

Préf. de la Décl, p. 1, 2. — — Advertissement de Pierre du Moulin…, lequel fait suite à la Déclaration.