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I

LE GANT JETÉ ET RELEVÉ


On entrait dans la troisième année de la Guerre de Sept Ans qui allait coûter si cher à la France et dont l’Angleterre allait tirer de larges compensations.

Au printemps de 1758, tandis qu’une flotte anglaise d’au-delà de cent cinquante navires, sous les ordres de l’amiral Boscawen, voguait vers Louisbourg pour faire le siège de la place et l’emporter, le général anglais Abercromby se dirigeait vers la frontière canadienne, par voie du Lac Saint-Sacrement, avec plus de quinze mille hommes, une quantité énorme de bagages et un formidable matériel de campagne et de siège. Cette armée monstrueuse à elle seule était la plus grande menace de toutes les années d’épreuves et de combats qu’avait vécues la Nouvelle-France. Et si l’on ajoute une deuxième armée de sept mille hommes qui par l’Ohio gagnait Dé-