Page:Féron - La revanche d'une race, paru dans L'Étoile du Nord, 1927-1928.djvu/135

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En traversant la Place Saint-Lazare où se croisaient en tous sens une foule de piétons, le Docteur, par une maladresse inconcevable, heurta violemment un passant. À ce passant, qu’il ne prit pas la peine de regarder, le Docteur jeta au hasard quelques mots d’excuse. Le passant — un prêtre à figure vénérable dont le chapeau romain couvrait une tête à cheveux longs et blancs qui pendaient par mèches argentées — le passant, disons-nous, ou plutôt ce prêtre répondit aux paroles d’excuse par un sourire de pardon. Mais ce sourire se figea tout à coup sur ses lèvres minces et blêmes, ses traits calmes et purs se décomposèrent légèrement.

Il s’arrêta une seconde pour jeter sur le clergyman un dernier coup d’œil. Et tandis que Randall s’éloignait rapidement sans avoir remarqué l’émotion du prêtre, celui-ci murmurait avec une surprise inquiète :

— Est-ce possible ?… le docteur Randall à Paris ?… Pourtant, ce vêtement de clergyman… non, non j’ai dû rêver ! Non… cela ne se peut pas… une ressemblance, c’est sûr ! Et puis, il fait un peu sombre, j’ai mal vu ! Allons, je