L’abbé Marcotte, ravi, murmurait à l’oreille de Jules ivre de bonheur :
— Violette, mon fils !
— C’est votre victoire à vous, monsieur l’abbé ! répliqua Jules Marion, rayonnant.
QUATRIÈME PARTIE
LE RETOUR
CHAPITRE I
LES GRANDS MUTILÉS
Ce matin de la fin de juillet 1916, la ravissante capitale du Dominion émerge toute mignonne de son nid de verdure, toute toilettée, et toute décorée toute tapissée de couleurs éclatantes et triomphales : couleurs des Nations Alliées… couleurs d’espérances et de victoire chantées par la rumeur de fête qui s’élève en mélodie sublime jusqu’aux grands cieux pâles et rêveurs.
Les rues, les avenues, les squares et les édifices disparaissent sous un flot de feuillage riant et de fleurs multicolores, sous les arcs de triomphe que supportent des colonnes enguirlandées et enrubannées, sous les drapeaux et les étendards qui se déploient avec fierté — tandis que très haut, dans la brise qui voltige et sourit à la tête d’en bas, les Tricolores, les Unions-Jacks et les