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XIV

M. le duc.


Le cérémonial usité depuis tant d’années pour l’entrée de M. le duc n’eut point lieu, et ce fut une raison de plus qui donna au couvent de Bon-Secours une grande idée de la gravité des circonstances.

La mère Françoise d’Assise avait quitté sa cellule d’avance et depuis longtemps. Elle attendait le voyageur avec une impatience croissante, et comptait les minutes. M. le duc, en descendant de son équipage à quatre chevaux, la trouva sous la voûte, appuyée au bras de la supérieure.

Comme toujours, Nita, la petite princesse, était avec lui, svelte, gracieuse et hautaine sous son costume de voyage qui indiquait la fin d’un deuil. Elle tendit son front à la mère qui lui donna un baiser distrait.

— La voilà grande comme sa sœur, dit-elle.

Un nuage passa sur le front de M. le duc. Nita devint pâle et ferma ses grands yeux à demi.

— Monsieur mon neveu, reprit la mère, je vous remercie de l’empressement que vous avez mis à répondre à mon appel. En tout ceci, je ne me suis point fiée à