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Page:Féval - Cœur d’acier,1865.djvu/217

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compter qu’on sera peut-être dérangé aujourd’hui par l’inspection des loups-cerviers qui ont acheté la maison et les terrains, et qui vont nous démolir ! eh ! houp !

— Ceux-là, on a l’honneur de les connaître, les loups-cerviers, dit orgueilleusement Similor, l’homme aux jambes, tandis qu’Échalot, modèle pour le torse, poussait un profond soupir.

À ce moment, de l’autre côté de la rue, le bon Jaffret ouvrit sa cinquième fenêtre, celle qui n’était pas grillée, et aussitôt les moineaux se mirent à voltiger alentour comme un essaim de mouches. Mais ils se sauvèrent en piaulant, parce que le bon Jaffret n’était pas seul.

La cinquième fenêtre de cet homme doux pour les bêtes dépassait un peu le plan nord de la maison Cœur-d’Acier. Elle avait ainsi vue sur le jardin et sur le pavillon Bertaut, situé au bout de l’allée qui descendait vers la rue des Mathurins-Saint-Jacques.

Un pâle rayon de soleil d’hiver traversait le pavillon, éclairant un jeune homme élégant et beau, qui dormait tout habillé sur un lit de repos.

Le bon Jaffret avait à la main une lorgnette de spectacle et disait à son compagnon :

— Ce Lecoq nous tenait la tête sous l’eau ; maintenant qu’il est mort et bien mort, nous sommes les maîtres. Je sais que vous avez vos affaires comme tout le monde, mon cher Monsieur Comayrol, et je ne vous aurais pas dérangé pour une bagatelle. Mettez ma jumelle à votre point, et attendez seulement que ce beau garçon-là se retourne : vous verrez que la chose en vaut la peine !