Page:Féval - Cœur d’acier,1865.djvu/481

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leurs :

— Il va venir, Nita… Pardon si je vous retiens, mon ange !

Nita se vit rougir dans la psyché, devant laquelle elle disposait les plis de son « nuage d’été ».

— Oh ! Madame ! fit-elle.

— Il va venir, répéta la comtesse de l’autre côté de la porte. Je l’ai vu, je le connais, je l’ai invité. Dieu veuille, chère fille, que tout aille selon vos désirs qui sont les nôtres. On juge mal souvent ces pauvres martyrs qui ont accepté une tutelle… et nous pourrions bien souffrir un peu, Nita, chère enfant, pour toute la joie que vous nous avez donnée, depuis qu’il nous est permis de vous appeler notre fille…

Elle souriait en parlant et en regardant ces frais chiffons qui l’entouraient comme une marée montante. Elle était évidemment contente de son examen.

Nita, confuse, ne répondit plus. Mais elle aussi souriait.

Marguerite, à pleines mains, repoussa dans l’armoire le flot de gaze et de rubans qu’elle venait d’examiner ainsi à la hâte.

Et comme elle l’avait dit déjà dans la chambre de son mari, elle répéta en se parlant à elle-même :

— C’est bien cela, je n’ai rien oublié !

Puis elle repassa le seuil du boudoir, radieuse.

— Chère enfant, dit-elle, j’ai ce que je cherchais. Prenez mon bras et venez affoler là-bas tout ce monde d’adorateurs qui vous attend.