Page:Féval - Cœur d’acier,1865.djvu/540

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— L’autre domino ? c’était une femme. Elle a dit, en s’éloignant dans le corridor je ne sais quoi qui commençait ainsi : — « Il y a deux Nuages d’été… »

— Il ne nous reste pas une minute à perdre ! murmura Marguerite au comble de l’agitation. À votre poste, Annibal ! je vais rejoindre Roland…

— Un instant, s’il vous plaît, belle dame ! l’interrompit le vicomte en la retenant par le bras sans trop de cérémonie. Je vous préviens que je ne comprends rien à tout ceci ; j’entrevois un diabolique danger…

— Est-ce que, dans le bal, on semble avoir des soupçons ? interrogea Marguerite.

— Oh ! pour cela, pas l’ombre !… Mes scrupules sont à moi tout seul. J’ai peur purement et simplement qu’on ne casse un peu les marionnettes à la fin du spectacle, et je voudrais savoir…

Marguerite, qui avait déjà fait quelques pas pour s’éloigner, revint.

— L’autre Buridan a-t-il les titres ? demanda-t-elle.

— Tous les titres ; c’est moi-même qui les lui ai remis.

Elle le saisit violemment par les épaules et prononça quelques mots à son oreille.

— Ah bah !… fit le vicomte étonné.