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Page:Féval - Cœur d’acier,1865.djvu/98

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IX

L’autre fenêtre.


Deux fenêtres s’ouvraient sur la petite terrasse qui, comme nous l’avons dit, communiquait par un double escalier ou plutôt par deux échelles fixes, au jardin de la Tour-de-Nesle : la croisée d’un cabinet où délibéraient nos futurs associés, et la croisée d’un cabinet voisin. Ce cabinet fut visité tout d’abord et trouvé vide. La fenêtre en était solidement fermée.

Letanneur et les deux surnuméraires, ayant fait le tour de la terrasse déserte, descendirent au jardin. Il n’y avait personne dans le jardin.

— Il faut que nous ayons rêvé, dirent-ils en revenant.

Jaffret secoua la tête et murmura :

— J’ai vu, de mes yeux vu !

Au fond du cœur, il s’exhorta lui-même à la prudence et fit vœu d’être muet comme un poisson.

— Nous sommes en temps de carnaval, dit Comayrol, quand la fenêtre fut refermée. Il se peut qu’un mauvais plaisant ait voulu nous jouer une farce. En tout cas, je constate que nous n’avons rien fait ici, ni rien dit qui soit en désaccord avec la loi. Les citoyens français, grâce aux conquêtes de 89, ont le droit imprescriptible de dîner au restaurant en causant de leurs