De tout cela Maurice n’écouta qu’une seule phrase.
Il se leva triomphant et s’écria :
— Elle raffole de moi ! voilà tout ce qui m’intéresse ! Il se fait tard, maman Léo, et je demeure au bout du monde. Avant que je vous dise au revoir, vous avez encore un renseignement à me donner, le plus important de tous : où pourrai-je la rencontrer ?
— Ici, répondit la dompteuse d’un air distrait.
— Quand ?
Léocadie resta muette.
Elle se versa de l’eau-de-vie, mais elle repoussa son verre sans le boire.
— Quand elle viendra, parbleu ! répondit-elle enfin avec mauvaise humeur.
— Vient-elle souvent ? demanda Maurice qui souriait, car il attribuait cette petite colère à un accès de jalousie.
— Oui, oui, répliqua Mme Samayoux du même ton, elle est encore venue hier, disant qu’elle allait t’écrire elle-même puisque tu ne répondais pas.
— Et elle reviendra ?
— Demain.
— Alors, s’écria le jeune lieutenant joyeusement, c’est demain que je la reverrai.
Mme Samayoux répondit sèchement :
— Non, pas demain.
— Pourquoi ? fit Maurice toujours gaiement.
Mais il perdit son sourire au premier mot de la dompteuse qui dit avec brusquerie :