Page:Féval - L’Arme invisible, 1873.djvu/149

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— Vous l’avez vu ?

— Qui ?

— L’autre.

— Jamais.

— Elle vous a parlé de lui ?

— Beaucoup.

— Ayez pitié de moi, je vous en prie, dites-moi tout…

— C’est ce que je fais, mais tu t’évanouis à la première bredouille.

— Est-il jeune ? demanda encore Maurice.

— Assez, répondit la dompteuse, et beau comme Apollon à ce qu’il paraît.

— Mais vous voulez donc me faire mourir !

— Le plus souvent ! au contraire. Vous êtes deux, je t’aime mieux qu’elle, si vous devez jouer ensemble à certain jeu que je sais bien, je veux te mettre en main les bonnes cartes, voilà tout.

Maurice inclina sa tête sur sa main dans une attitude d’accablement.

— Sois homme un petit peu, répéta la dompteuse ; dans ce monde-ci, on n’a rien sans combattre, et Mlle Valentine vaut bien une bataille, c’est mon avis.

— S’il ne s’agit que de le tuer… s’écria Maurice en se redressant.

— Je ne sais pas, répondit la dompteuse, faudra voir. Si elle a quelque chose pour lui, et je le crois, ce n’est certainement pas ce qu’elle a pour toi, j’en suis sûre. Mais je te l’ai dit : il y a là-dedans des mystères et des dangers, ça saute aux yeux. Je sup-