Page:Féval - L’Arme invisible, 1873.djvu/177

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lugubre intonation avait mis un frisson d’horreur dans ses veines.

Plus d’une fois, en Afrique, il avait entendu ce râle court et rauque de l’homme qui tombe pour ne plus se relever.

Était-ce encore le rêve ?

Maurice écoutait, haletant. La lueur brillait toujours à travers les planches de la cloison.

Un pas lourd et qui semblait ne point se presser traversa la chambre du voisin ; une fenêtre fut ouverte.

Maurice se glissa hors de son lit et demanda :

— Voisin, qu’avez-vous donc ?

On ne répondit pas.

Mais un bruit de feuillages froissés se fit au-dehors, tandis qu’une seconde plainte plus faible dressait les cheveux sur la tête de Maurice.

La lune avait marché.

Le rayon éclairait maintenant une porte de communication située au centre de la cloison de droite du lit que Maurice venait de quitter.

Il y eut de l’autre côté de cette porte un grand soupir, puis tout se tut, sauf un bruit de pas qui montait du jardin.

Maurice s’élança vers la porte de communication et en toucha la serrure, dans laquelle un morceau de fer se trouvait engagé.

En même temps ses pieds rencontrèrent sur le carreau un autre objet qui le fit trébucher.

Quant à la serrure, on ne peut pas dire qu’elle s’ouvrit, ce serait trop peu : elle tomba littéralement