tion revenue, le trouble, le choc des souvenirs imprudemment réveillés ?…
Il avait élevé la voix et tourné furtivement son regard vers le docteur Samuel.
Celui-ci était homme sans doute à comprendre la signification d’un coup d’œil, car il agita les mains d’un air effrayé et dit :
— Pas si haut, je vous en prie ! nous arrivons à l’instant critique.
— Vous voyez, madame, reprit le colonel, qui baissa aussitôt la voix jusqu’au murmure.
Il ajouta en prenant la main de la marquise :
— Nous ne nous brouillons pas pour cela, mais voici mon dernier mot : lequel de nous deux va se retirer ? Je ne veux de vous sous aucun prétexte au chevet de Valentine en ce moment dangereux où elle reprendra ses sens.
— Je m’en vais, dit précipitamment Mme d’Ornans, gardez-nous tout votre intérêt, bien cher ami, nous en avons grand besoin.
Il lui offrit son bras et la reconduisit jusqu’à la porte.
— Et mettez vos inquiétudes de côté, chère madame, dit-il en arrivant au seuil : puisque j’ai carte blanche, je réponds de tout. Voyons, vous aviez l’intention de vous reposer un peu, je vous accorde quatre heures de bon sommeil, jusqu’à midi ; mais après votre déjeuner qu’on attelle et voyagez tout l’après-midi pour la corbeille.
— Parlez-vous donc sérieusement ? demanda la marquise, incrédule et triste.