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LA BANDE CADET

mangeaille… Mais tu ne t’informes seulement pas de Saladin ?

Similor haussa les épaules.

— Je t’en ai confié les soins matériels, répliqua-t-il, tu es bon pour ça. Moi, je m’occupe de son avenir. Quand il aura l’âge d’une éducation libérale, je m’en charge.

— Sais-tu où je l’ai mis ?

— Ça m’est égal…

— Tu n’as pas le cœur d’un père, Amédée, interrompit Échalot avec reproche, pour ton fils naturel, dont je ne suis, moi, que la nourrice et l’adoptif. Je l’ai mis dans le giron du gouvernement, ici près… et qu’au lieu de fumer des havanes à tuyau, tu pourrais bien contribuer pour un sou à son lait. Je n’ai pas de fortune, tu le sais bien.

— Voilà ! dit brusquement Similor, marque la nourriture, on te soldera plus tard. Je ne peux pas m’habituer aux détails du ménage. Et parlons affaires : tu es de planton, ici, jusqu’à nouvel ordre.

— Dis-moi au moins de quoi il retourne, supplia Échalot ; est-ce que c’est vraiment les Habits Noirs ?…

La main de Similor s’appuya sur sa bouche comme un bâillon.