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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome I.djvu/13

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LA BANDE CADET

quet de papier ficelé dans le coin où il l’avait laissé. Il le prit et l’ouvrit par le haut comme on fait pour les cornets de poivre. Aussitôt quelque chose remua et cria dans le papier.

— Tais ton bec, Saladin, petite drogue ! dit Échalot avec les tendres inflexions d’une mère, ce n’est pas le moment de rager quand on t’apporte la goutte !

Il tira en même temps une cornue en verre de la grande poche de son tablier, et une énorme bouche d’enfant sortant du paquet en saisit le goulot pour boire avidement.

C’était Saladin, fils naturel de Similor et adoptif d’Échalot.

Les gens du corps de garde s’approchèrent et firent cercle.


Dans la cour de l’hôtel Fitz-Roy, le papa Morand essayait de faire entendre raison à la petite fille qui pleurait, saisie par une de ces terreurs d’enfant que rien ne peut calmer, sinon le grand jour. Ce qui l’entourait n’avait en soi rien de particulièrement effrayant : c’était une cour, herbue comme une prairie, ayant à droite la loge du concierge, à gau-