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LA BANDE CADET

cée de ses grands yeux presque noirs, ombragés de cils magnifiques.

Sa joue restait veloutée comme celle d’une fillette, et les lignes charmantes de son cou gardaient ces flexibilités de cygne que fait onduler si bien la pétulance du premier âge ; mais son buste harmonieux était déjà d’une jeune femme, de même que l’assurance de sa pose et les hardiesses tranquilles de son regard.

On a de la peine quelquefois à dompter ces vaillantes ; mais d’autres fois, avec quelle joie elles se font esclaves !

Mlle Clotilde n’avait pas encore résisté ; jamais non plus elle n’avait été domptée.

Dans les familles que nous connaissons vous et moi, n’est-ce pas, que de tendresses autour d’une pareille enfant ! payées par combien de caresses ! Ce n’était pas tout à fait ainsi chez les Jaffret, dont l’affection mutuelle était sans doute si bien entendue, une fois pour toutes, qu’ils ne l’exprimaient jamais. Le bon Jaffret avait d’ailleurs ses oiseaux et Adèle ses affaires, qui n’étaient pas sans avoir une certaine importance, quoique nous n’en ayons pas encore parlé.