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LA BANDE CADET

marquablement agile. Dans sa chambre, il marchait beaucoup et faisait même de la gymnastique, au dire des surveillants du couloir. Le reste du temps, il lisait ou écrivait. On lui apportait les journaux et des livres. Le directeur lui-même pensait bien que toutes ses lettres ne passaient pas par les bureaux.

Au moment où la voix des crieurs montait vers lui pour la première fois, le jour allait s’éteignant. Clément était assis dans son fauteuil, auprès de la table qui soutenait les restes de son dîner, mangé d’assez bon appétit, et les épreuves du compte rendu de la séance de la cour d’assises où il avait été condamné ce matin même.

L’article était impartial et plutôt dur. Il émanait de l’un des principaux journaux judiciaires de Paris, qui devait le publier le lendemain.

Clément en avait terminé la lecture. Ce qu’il lisait maintenant, tout en fumant une cigarette, c’était ce même chiffon de papier déplorablement imprimé, que nous venons de voir entre les mains de Me Isidore Souëf, à son entrée chez les Jaffret.

Auprès de Clément, un employé de la prison en costume se tenait debout : un homme d’environ quarante ans, d’apparence débonnaire, mais touché