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LA BANDE CADET

nier maintenant, puisque la farce est jouée ? Vous mangez au grand râtelier du Fera-t-il jour demain ? c’est dans l’arrêt.

Le prisonnier eut un geste de fatigue.

— Il y a aussi dans l’arrêt, dit-il, que je suis de la bande Cadet et que je m’appelle Clément. Je n’ai jamais entendu tant parler des Habits-Noirs qu’à l’audience. Allez-vous-en, mon brave, je n’ai plus besoin de rien.

Noël, le gardien, frappa du pied violemment.

— C’est drôle, s’écria-t-il que vous avez comme ça défiance de moi ! Qui a bu boira, vous savez bien ! Je n’ai pas travaillé dans la haute comme vous, Manchot, c’est vrai, mais on fait ce qu’on peut, et je ne suis pas novice non plus. Ça vous irait-il de me présenter aux Maîtres ? Je ne demande pas mieux que de m’enrôler, quand je vous aurai donné de l’air.

Cette fois Clément ne répondit pas.

— Faites bien attention que le temps brûle ! reprit Noël, qui se rapprocha. Vous jouez de votre dernière minute. En ce moment-ci, avec de l’adresse, du toupet, un coup de rasoir et mon uniforme, vous pourriez encore prendre la clef du boulevard ; mais