Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome I.djvu/198

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
196
LA BANDE CADET

bout de la comédie ! J’ai eu deux mois et demi de congé, là-bas dans le paradis de M. Buin. Ça commençait à me sembler un peu long, mais j’ai idée que, pour la besogne, je vais rattraper le temps perdu !… Et honnête homme avec cela !

Son rire sonnait franchement.

Et pendant qu’il parlait ainsi avec lui-même, sa main ne restait pas oisive. Il avait pris le peigne d’abord, puis la brosse, et l’épaisse toison qui s’embrouillait sur sa tête allait se démêlant avec rapidité. Quand la brosse eut succédé au peigne, tout ce désordre qui devait être factice, avait disparu pour faire place à de belles boucles admirablement soyeuses.

— À la barbe ! reprit-il ; elle a juste soixante-dix-huit jours ; je l’avais faite la veille de mon arrestation. Quelle histoire ! Miséricorde ! On ne peut pas se raser ici, avec ces cahots ; je me couperais le cou et ce n’est pas le moment. Auparavant, il faut au moins que je sache au juste si je suis amoureux oui ou non !

Vous eussiez parié pour oui, car il eut un gros soupir bien naïf.

Et le peigne d’aller, et la brosse aussi, et la barbe