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LA BANDE CADET

qu’on ne vous avait pas attendus pour lui attribuer ce miracle.

Eh bien ! c’était une erreur. Le docteur Lenoir envoyait sa note tous les six mois à l’hôtel de Souzay, et sa note était religieusement soldée comme les autres.

Quoi qu’il en soit, grâce aux soins du docteur Lenoir, le jeune M. de Souzay reprenait vie et force à vue d’œil. Dans les premiers mois, on lui avait vu le bras droit en écharpe ; mais, au bout d’une demi-année, l’écharpe disparut, quoiqu’il continuât de conduire son cabriolet de la main gauche.

C’était de la main droite, et d’un geste tout gracieux, qu’il portait maintenant son cigare à ses lèvres.

La première fois qu’il était sorti avec ses deux bras libres, le docteur Lenoir l’accompagnait comme si c’eût été un essai ou une expérience.

Et, en rentrant, l’excellent professeur semblait tout fier.

Le docteur était alors dans tout l’éclat de sa réputation. Sa belle figure, que Paris a si bien connue, ne portait pas plus de quarante ans, quoique