— Tu mens, répondit le pâle jeune homme en essayant de sourire. Comment serais-tu content de me voir tel que je suis, puisque tu m’aimes ?
Georges chercha une parole pour protester, et n’en trouva point.
— Embrasse-moi, dit Albert. J’étais plus fort que toi, il y a un an, te souviens-tu ?
Georges le serra contre sa poitrine.
— Tu pleures, reprit celui qu’on appelait le secrétaire. Tous ceux qui m’embrassent pleurent. Il n’y a que moi qui ne pleure pas.
Il se dégagea de l’étreinte de Georges avec une sorte de brusquerie. Tardenois tournait la tête pour cacher ses larmes.
— Georges, reprit Albert, c’est toi qui combats, mais c’est moi qui meurs. Tu es fort, tant mieux, et comme je te trouve plus beau chaque fois que je te revois ! Quand elle n’aura plus que toi, je t’en prie, Georges, aime bien ma mère !
Georges l’écoutait d’un visage navré.
— Au nom du ciel, monsieur le duc, s’écria-t-il, ne me parlez pas ainsi ! J’ai besoin de mon courage.
— C’est vrai, dit amèrement Albert, toi, tu sers à