Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome I.djvu/280

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
278
LA BANDE CADET

éminent, qui a laissé de profonds souvenirs au palais.

C’était à l’époque où le procès dit « des Habits-Noirs » éveilla si passionnément la curiosité publique. Le jurisconsulte dont je parle me dit : « Nous ne saurons rien, parce que les gens qui sont aujourd’hui devant la cour d’assises ne savent rien. Ce sont les goujats de l’armée ; je penche même à croire qu’ils n’appartiennent pas du tout à la redoutable confrérie dont les chefs, à moins d’un hasard favorable, nous donneront le change éternellement. »

On ne sut rien en effet, sinon que le chef de la bande arrêtée était un vulgaire voleur ; ses soldats ni lui n’avaient rien de commun avec ceux qui, protégés par leur système de compensation, menèrent leur criminelle industrie, tour à tour, en France sous le nom d’Habits-Noirs ; en Angleterre sous le nom de Black-coats ; en Italie sous celui de Compagnons du Silence ; en Allemagne enfin où ils portaient le nom de Francs-Rosecroix, pendant près d’un demi-siècle, sans que les tribunaux de ces divers pays pussent les inquiéter une seule fois sérieusement.

Depuis lors, j’ai donné beaucoup de temps et d’efforts à l’étude d’une série de faits qui surexcitaient