Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome I.djvu/293

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
291
LA BANDE CADET

dans le cabinet de M. Jaffret, M. Noël allumant sa pipe, Adèle entr’ouvrant la porte du salon pour demander :

— Eh bien ! et notre prince Charmant ?

Il lui fut répondu par maître Isidore Souëf en personne et d’un ton de mauvaise humeur très accentué :

— J’ose dire que la conduite du futur époux laisse à désirer au point de vue des convenances. Il est en retard de 35 minutes.

— Alors, repartit Adèle bonnement, je peux achever mes petites affaires. Vous me préviendrez quand on aura besoin de moi.

Et elle referma la porte. En revenant à son fauteuil, elle dit avec le plus grand calme :

Me Souëf est comme le directeur de la prison, il nous embaume de son odeur de bon bourgeois. Nous en avons d’autres.

Personne assurément n’eût deviné l’émotion que lui avaient causée les dernières paroles de Noël dénonçant une contre-association qui semblait vouloir la combattre avec ses propres armes. Elle fuma de nouveau, mais en se jouant et modérément. M. Noël lui dit :