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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome I.djvu/309

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LA BANDE CADET

— Ça s’arrangera, ça s’arrangera, dit-elle en refermant son armoire, pourvu qu’ils ne voient pas que je n’y connais goutte ! J’ai mon trou comme les anguilles, et si les choses se gâtent, je m’y fourre, bonsoir ! Allons voir les gens de la noce.

Elle reprit son éventail, fit bouffer les plis de sa robe et ouvrit pour la seconde fois la porte du salon où se tenait « la famille. »

Ce n’était pas celui où nous avons pénétré déjà quelques heures auparavant et par les fenêtres duquel on voyait la prison de la Force au-delà des démolitions.

La pièce où nous entrons était plus vaste et la vétusté du mobilier y prenait un aspect de grandeur.

Ce quartier du Marais dont les hôtels découronnés appartiennent maintenant à l’industrie, renferme encore des trésors en fait de « bibelots. »

Les meubles du salon où nous entrons et qui avait quatre fenêtres, n’étaient pas des bibelots. Le propre du bibelot est d’avoir été vendu et acheté. Ici, les fauteuils vénérables recouverts de très belles tapisseries fanées, les tentures, les tableaux et les cuivres étaient chez eux. Ils avaient vécu et vieilli là.