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LA BANDE CADET

— Il ne faut pas mourir, criait-elle, essayant d’échapper au sinistre baiser qui cherchait ses lèvres ; il faut ressusciter, William, et je vous aimerai ! Vous êtes riche, vous êtes puissant. Vous pouvez mettre sur pied tous ceux qui savent chercher, tous ceux qui peuvent trouver. Oh ! William ! mon mari, écoutez-moi et rendez-moi mon fils !

Quelque chose du sens de ces paroles entrait dans la cervelle ivre du mourant.

Car M. le duc de Clare était bien un mourant à cette heure, malgré la force factice qui le galvanisait, et qui allait l’abandonner pour jamais.

— Ton fils, dit-il, poursuivant de sa bouche qui blêmissait la bouche contractée d’Angèle, notre fils, le petit prince de Souzay, le duc de Clare ! Il sera entre nous deux. Vois, je ne prie plus, j’ordonne, je suis ton maître. Aime-moi !

— Le retrouveras-tu ? demanda-t-elle, étouffant sous sa passion de mère l’horreur que lui inspirait le vivant cadavre.

Et ses lèvres se laissèrent atteindre.

Elle poussa un cri étranglé et recula. Quelque chose de froid l’avait touchée, et, tout d’un coup, le