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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/106

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— Jamais je ne vous quitterai, dit Lirette, mais je ne veux pas être calomniée, même par vous.

Elle parlait un français net et droit, comme les ouvriers qui parlent français : chose moins rare qu’on ne le pense. Ce n’était pas la langue prétentieuse et maladroite des beaux diseurs du petit commerce : c’était encore moins l’idiome fantastique des lettrés de la foire dont Échalot faisait un si éloquent usage, c’était… Mon Dieu oui, c’était une voix juste qu’elle avait, ou un don, si vous voulez. Je le répète : elle parlait droit.

Cela vient tout seul à ceux, à celles surtout qui savent écouter et lire. En sa vie, Lirette avait eu occasion de causer avec d’autres gens que ceux de la foire. Nous en connaissons au moins deux, le prince Georges de Souzay et le docteur Abel Lenoir.

Il y avait une troisième personne sur qui Lirette avait pu prendre exemple : une amie, celle-là. Autrefois, la baraque d’Échalot était place de la Bastille. Échalot, en ce temps, allait voir parfois le bon Jaffret dont il avait soigné les oiseaux, et il amenait Lirette.

Mlle Clotilde accourait alors, et c’étaient des parties de cache-cache à travers les grands corridors de l’hô-