Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/17

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
15
LA BANDE CADET

C’était moi dont on parlait.

Le Manchot lâcha un juron.

— Je n’ai plus pensé à celle-là, dit-il ; est-ce que j’avais oublié de mettre le verrou ? »

Il creva la porte vitrée d’un coup de pied et bondit dans la pièce d’où j’avais tout vu.

Mais je n’y étais déjà plus.

Aux derniers mots prononcés, j’avais tout deviné : Albert, retenu dans le piège, était destiné à porter le poids du crime devant la justice.

Pour employer leur langage, c’était lui qui devait payer la loi.

La pensée que j’eus de tenter un dernier effort pour le prévenir ou le dégager me sauva, car si le Manchot m’eût trouvée derrière la porte vitrée, je ne serais pas ici pour vous raconter l’histoire de cette terrible nuit.

Au contraire, le Manchot me trouva juste à l’endroit où, selon lui, je devais être.

Quand il entra dans la chambre, j’essayais d’ouvrir la porte qui me séparait d’Albert.

— Il y a eu du dégât un petit peu, me dit-il sans se creuser la tête pour trouver une explication, des