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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/171

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Adèle, ou, si mieux vous l’aimez, M. le marquis de Tupinier, comme tous les pouvoirs exécutifs, avait à subir les reproches de son parlement.

Il faut réussir quand on gouverne. Samuel et Marguerite ne parlaient de rien moins que de « couper la branche, » mesure analogue à celle dont usaient les sultans, mécontents de leurs grands vizirs. C’est dans les tragédies.

— Marquis, disait cette belle Marguerite, vous nous avez fait accroire que vous aviez l’intime confiance du colonel ! vous étiez sur la trace du grand secret, vous saviez où trouver la formule mystérieuse indiquant le lieu précis où il faut fouiller la terre pour découvrir le Trésor.

— Et vous nous avez trompés, poursuivait Samuel, vous n’étiez comme nous tous qu’un instrument aveugle entre les mains du Père ; vous nous avez conduits au hasard, tantôt ordonnant des meurtres inutiles, tantôt combinant des plans extravagants qui ne devaient pas, qui ne pouvaient pas aboutir. Depuis cinq ans, nous perdons notre temps et nous usons nos forces à préparer cette mauvaise comédie d’un mariage entre les deux derniers héritiers de Clare… Et voilà que, dans cette union, la