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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/180

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pied la bande, cernez l’hôtel de la rue Pigalle, vous n’avez plus rien à ménager, envoyez le petit duc auprès de son père défunt, et vous emporterez au bas mot quatre cent mille livres de rentes dans votre chaise de poste, voilà.

Il se leva.

Autour de lui tous les regards étaient sombres.

Marguerite dit :

— Nous n’emporterons qu’un procès. Père, vous gagneriez peut-être cette partie, vous à qui rien n’a jamais résisté ; mais nous…

— Allons donc ! fit le colonel qui semblait plus gaillard au milieu de l’abattement général, c’est simple comme bonjour. Quand le petit duc que vous allez fabriquer reviendra de l’étranger avec ses papiers, tout ira sur des roulettes… Est-ce que cette jolie duchesse Angèle est toujours appétissante ? Eh ! marquis ! quel bouton de rose autrefois ! Elle ne pouvait pas te souffrir, pauvre Amour !

Adèle fronça le sourcil.

Le fantôme se campa sur la hanche d’un air vainqueur et poursuivit avec un geste d’adorable fatuité.

— On a été jeune très longtemps, je parle de moi,