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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/188

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— Bibi ! appela tout bas le colonel, ici, vieux.

Et il ajouta :

— Étrangle !

La porte s’ouvrit violemment. Jaffret et Comayrol tombèrent, et Adèle Jaffret roula sur le sol, renversée par le premier choc de l’énorme chien qui la prit à la gorge.

Le colonel n’était plus là.

Dans le noir de la pièce voisine, la voix doucette dit :

— On a toujours besoin des économies de papa, c’est dans la nature, je ne vous en veux pas, mes enfants. L’affaire de l’hôtel de Souzay tient, croyez-moi, faites-la, elle est bonne, mais souvenez-vous bien : qu’on ne touche pas un cheveu de mon ancienne Angèle, ni du cher enfant qui… N’insistons pas : j’ai été jeune, hé, marquis ?… Lâche-le, Bibi, bon chien, il a de l’ouvrage aujourd’hui. Moi, je vais à dodo. Merci, Bibi, veux-tu venir avec moi ?

Le chien, qui avait lâché Adèle à demi étranglée, bondit au-dehors.

— Eh ! marquis, j’oubliais ! dit encore la petite voix qui semblait lointaine, méfie-toi du Manchot !

On entendit un aboiement joyeux et le bruit d’une