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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/256

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votre bonheur est mort… dites-lui adieu, croyez-moi.

Il chercha encore son souffle pendant qu’Angèle éclatait en sanglots, puis il reprit en s’adressant à Georges :

— Mon frère, je suis aussi faible d’esprit que de corps. J’ai menti : je ne peux pas vous haïr, ce serait trop horrible… Vous allez peut-être me donner le mot de l’énigme. Quelque chose de singulier se passe à l’hôtel Fitz-Roy, ce matin. Je ne suis pas comme vous, moi ; il m’est défendu d’entrer, je fais mes visites de bien loin, dans la rue. Il y a derrière la prison un endroit d’où l’on aperçoit les croisées de Clotilde, et je regarde par la portière, pendant que le cocher ricane en se moquant de moi. Aujourd’hui pourtant il a gardé son sérieux : il voyait bien que c’était la dernière fois…

— Albert ! supplia Angèle : ne parle pas ainsi !

— Je ne sais pas du tout ce qui se passe chez les Jaffret, dit Georges, j’ai quitté hier l’hôtel aux environs de minuit…

— Ce matin, reprit Albert, la maison est déserte. On a vu Mlle Clotilde sortir avant le jour.

— Je sais où est Mlle de Clare, interrompit Georges doucement.