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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/259

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Il l’avait quittée quelques heures auparavant en lui disant : je t’aime, et toutes les paroles échangées dans cet entretien d’amour lui revenaient comme des reproches.

Elle les avait mendiés, ces mots, elle les avait conquis en quelque sorte à force d’amour charmant ; ils étaient à elle, et voilà que lui, Georges, allait reprendre ce qu’il avait donné et baigner de larmes ce sourire !

Elle était au rendez-vous déjà peut-être, chez le docteur Abel, elle l’attendait, heureuse, car elle avait si grande confiance en lui !

Que lui dire ?

Comment lui imposer un devoir qui n’était pas à elle ? De quel droit exiger d’elle un sacrifice que rien ne lui commandait ?

Quand Georges arriva rue de Bondy, devant le logis du docteur Abel Lenoir, tout était confusion dans sa pensée. Il ne savait plus, on pourrait presque dire qu’il ne voulait plus.

— Vous ne verrez pas monsieur ce matin, lui dit le vieux valet du docteur. Il y en a eu des allées et des venues depuis hier au soir ! M. Pistolet sort d’ici, vous savez, ce gentil garçon qui a un museau