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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/280

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Sa main chercha son cœur et froissa les papiers qui étaient sous sa robe. Elle dit encore :

— Ce n’est pas à moi… Ce n’est pas à moi !

Puis, en se levant tout d’une pièce :

— Clément ! mon ami chéri ! C’est le nom, c’est la fortune de Clément ! Le bonheur lui viendra par moi…

En prononçant ce nom, sa voix était douce comme un chant.

Elle franchit le seuil et suivit la longue avenue bordée d’arbres. Sur son passage quelqu’un se cacha entre l’un des troncs et le mur. C’était peine perdue ; ne se fût-on point caché, Clotilde n’aurait rien vu.

Un instant, elle fit halte au-devant de la maison qui semblait déserte.

Mais le jardin ne l’était pas.

L’arrivée de Clotilde y produisit un mouvement, et plusieurs ombres glissèrent derrière les massifs de lilas défeuillés.

— Ils sont là tous les deux, dit-elle, en regardant la maison ; celui que j’aime, celle que je hais.

Quoique l’obscurité fût à peu près complète (il pouvait être six heures du soir), aucune lumière ne brillait à la façade de l’hôtel qui regardait la rue.