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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/293

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Georges, au petit salon… Vous saurez tout et vous me remercierez.

M. de Comayrol offrit galamment son bras à Lirette.

Sur un coup d’œil d’Angèle, Georges les accompagna.

Tout le monde souriait encore, mais autour de la situation, il y avait déjà une mortelle inquiétude.

Aussitôt que la porte fut refermée, la physionomie de Marguerite changea.

— Maintenant, dit-elle, mademoiselle Tupinier, à bas les masques, s’il vous plaît ! Nous ne pouvons pas nous souffrir, vous et moi, parce que nous sommes du même métier et que nous nous faisons concurrence…

— Madame !… voulut interrompre la duchesse, plus stupéfaite encore qu’indignée.

— Mais, en définitive, poursuivit Marguerite, il n’y a pas entre nous une de ces haines implacables qui font courir comme un fourmillement l’envie d’étrangler jusqu’au bout des doigts. Moi, je suis assez bonne fille, au fond, jouons donc cartes sur table. Je suis une voleuse, ma cousine, commandant à des voleurs.