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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/303

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Rendons-nous bien compte de la situation : l’enjeu, ce n’était pas la fortune de Clare.

En suivant la route que tenait Marguerite il y avait loin et beaucoup de détours pour arriver jusqu’à la fortune de Clare qui pouvait, de mille manières, s’échapper en chemin.

L’enjeu, le véritable enjeu, celui qui valait toute l’angoisse de tous les crimes et encore plus, au gré de Marguerite, — c’était le coffre du colonel : cette poignée de chiffons dont l’un criait : « Je représente cinquante mille guinées ! »

Elle savait où il était ce coffret renfermant soixante ou quatre-vingts millions.

Elle savait qu’au rez-de-chaussée de la maison habitée par le docteur Lenoir, rue de Bondy, un homme, jeune ou vieux, qu’importait cela ! veillait tout seul sur ce trésor.

Cet homme en valait cent, c’est vrai, il était la quintessence de l’habileté dans le mal, tous ceux qui s’étaient attaqués à lui étaient morts ; mais un coup de couteau bien planté dans le cœur tue les sorciers comme les naïfs… Et pour récompenser l’audace de ce coup, il y avait la montagne d’or !

Ici, à l’hôtel de Souzay, ce n’était que la comédie,