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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/334

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— Quoi ! s’écria Angèle, c’est par vous ! C’est vous !…

— Voici, continua Clotilde, l’acte de naissance de Clément, le prince Georges, l’héritier légitime et unique. Promettez-moi…

— Oh ! s’écria Angèle, sur tout ce que j’ai au monde de plus cher et de plus sacré, je jure…

— Cette fois, je vous crois… Et voici enfin de quoi rendre un nom et une fortune à celle qui fut ma pauvre petite amie, Lirette, — qui est maintenant ma rivale victorieuse, — à Clotilde de Clare dont j’ai usurpé la place à mon insu et par qui je meurs. Prenez tout et gagnez votre pardon, madame.

— Chère fille ! balbutia Angèle étouffée par ses sanglots, grand cœur ! Oh ! si tu pouvais voir en moi comme je t’aime ! Reste… Écoute ! je t’en prie ! ne meurs pas ! c’est me tuer cent fois et dans une horrible torture !

Elle sentit les lèvres de Clotilde effleurer son front ; elle entendit en un murmure :

— Vous avez dit : ma fille… J’avais fait ce rêve, en effet. Oubliez mes dures paroles… Adieu ma mère !