Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/58

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parapluie sans m’arracher des pleurs, trahi par l’amitié qu’est le premier bien de la vie par Similor qui m’a lâché, emportant mes économies, refroidi de mes illusions et chimères au sujet de Saladin, je ne vois plus à mon horizon couvert de sombres nuages que la banqueroute dont tout jusqu’à mes nippes sera vendu à la porte un de ces quatre matins par le gouvernement !

Il poussa un second soupir, mais plus gros et accompagné d’un maître coup de poing qu’il s’appliqua au milieu du front.

— Reste Lirette, dit-il, c’est vrai, et le secret impénétrable ! Je connais le truc de profiter des circonstances d’un mystère qu’on peut avec elles s’introduire dans le sein d’une famille titrée et la faire chanter loyalement, le père d’un côté, la mère de l’autre et l’enfant pareillement à part, sans manquer à l’honneur, puisqu’on vend ce qu’on sait, pas vrai, à ceux qu’ont besoin de l’acheter pour en faire leur bonheur. Sans doute, mais je n’ai pas encore sondé le fond du mystère, et où prendre l’adresse de la famille ?

Il serra sa tête dans ses mains, qui n’étaient pas propres, et de sa poitrine sortit un véritable mugissement.